samedi 1 octobre 2016

Acheter une voiture à El Salvador

Ce petit article est uniquement basé sur notre expérience personnelle (mais aussi sur les quelques histoires rocambolesques entendues au lycée français)

Tout d'abord, un peu de vocabulaire : ici, une voiture se nomme "un carro" et non "un coche" comme on l'apprend à l'école en cours d'espagnol.
Comme l'état des routes laisse un peu à désirer, il vaut mieux se diriger vers un 4x4 qui peut se dire "un cuatro por cuatro" mais se dit plutôt "una camioneta". Par contre, "un pick-up", c'est un pick-up (c'est à dire, un 4x4 avec l'arrière ouvert). Voici la différence en photo :

Un pick-up
Una camioneta

Avant toutes choses, pour acheter une voiture à El Salvador, il ne faut pas se précipiter. Ici comme ailleurs, tout s'achète et tout se vend, mais alors ATTENTION aux coups tordus !!

D'un point de vue administratif, c'est beaucoup plus simple qu'en France de vendre une voiture car il n'y a pas de contrôle technique, pas de certificat de non-gage... Une poignée de main, une liasse de billets et le tour est joué !

La pratique la plus courante et c'est d'ailleurs celle qui fonctionne le mieux ici, c'est la fameuse vente de voitures accidentées venant des US et retapées comme il faut ici.
Bien sûr, si on ne pose pas la question, le vendeur ne nous le dira pas... Mais il faut savoir qu'une bonne majorité de voitures présentes sur le marché de l'occasion viennent des US, ont été accidentées là-bas, importées à El Savador puis remaquillées. Et il faut bien reconnaître qu'à ce petit jeu-là, les garagistes salvadoriens sont très forts !! Les rois du camouflage...

Il y a plusieurs manières de savoir si une voiture vient des US (sans poser la question qui fâche au vendeur) : Premièrement, si le compteur kilométrique est en miles, c'est "bingo" => US ! Deuxièmement, si c'est une boite de vitesse automatique, il y a 90% de chances pour que la voiture vienne des US et enfin, s'il y a quelques marques de retouches sur les pare-chocs, spoilers ou capots et/ou que le vendeur vous dit que les airbags ne fonctionnent plus, félicitations, vous avez devant vous une voiture accidentée maquillée.

Petit bémol quand même : toutes les voitures qui viennent des US ne sont pas forcément des mauvais coups ! Le problème, c'est que c'est un peu la loterie car, à moins de faire complètement confiance au vendeur, impossible de connaitre l'historique de la voiture ! A moins de demander au vendeur de vous fournir les photos de la voiture accidentée avant maquillage. En général, il les a car c'est sur la base de ces photos qu'il a importé la voiture. Cela permet de voir le type de choc que la voiture a subit (frontal, tonneaux...). Ça peut donner de bonnes indications.

Une autre technique couramment utilisée : la modification du compteur kilométrique (forcement à la baisse pour mieux revendre sa voiture). Selon un prof local du lycée, il suffit de se rendre dans un garage et de payer $10 pour que le moteur de votre voiture "perde" immédiatement 100 000 km !! A priori, il n'y a aucun moyen de détecter la fraude... A moins de faire confiance au vendeur quand il vous dit que le compteur n'a pas été trafiqué !

L'idéal, c'est d'acheter une voiture "de agencia", c'est à dire une voiture mise en circulation à El Salvador et entretenue dans une agence (ou concessionnaire). Il y a plusieurs agences à San Salvador, on peut citer "Grupo Q" et "Grupo Excel" qui sont les plus réputées. Le problème avec ces agences, c'est qu'ils nous prennent pour des américains... Notre budget étant limité, nous n'avons pas pu nous offrir un de ces véhicules qui coûtaient entre $13,000 et $20,000 (4x4 de 2010 avec 120 000 km) !!!

Il a donc fallu se rabattre sur des groupes plus petits et/ou des particuliers. Nous avons eu la chance de rencontrer un gars qui vend des voitures bien entretenues et relativement abordables. Sur les conseils de nos collègues, pour être sûr du bon état de fonctionnement et d'entretien de la voiture proposée, nous avons fait appel à un mécano (contact du lycée) qui, pour $20, est venu inspecter la voiture, l'essayer et nous faire un compte-rendu de son expertise. Verdict : c'est une bonne occasion mais le prix proposé est trop élevé (le vendeur en voulait $11,400). Après une âpre négociation sur Whatsapp, nous tombons d'accord sur le prix et les conditions : $10,000 en cash et un accord oral pour une garantie pièces et main d'oeuvre de 6 mois !

Nous vous présentons donc notre engin !! Nissan Xtrail de 2011 avec 78 000 km au compteur (réellement ?), boite manuelle, clim, vitres teintées... !!


Une fois le contrat de vente signé, il ne nous reste plus qu'à mettre à notre nom la "tarjeta de circulacion" (la carte grise) et à assurer le véhicule. Pour faire tout ça, rien de plus simple, il suffit de se rendre à "Sertracen" (le service qui s'occupe de l'immatriculation des véhicules) qui se situe au centre commercial "Las cascadas" puis de trouver un assureur qui veuille bien assurer notre voiture. Et voilà, c'est parti pour découvrir les grandes routes de l'Amérique Centrale !!


Alors, on récapitule pour ceux qui veulent se lancer dans l'achat d'une voiture d'occasion à El Salvador.
On commence par les questions à poser au vendeur :
     1 - C'est une voiture "de agencia" ?
     2 - La voiture vient des US ?
     3 - Elle a été choquée ?
     4 - Les airbags fonctionnent ?

Ensuite, les éléments à vérifier sur la voiture :
     5 - Retouches grossières (ou non) apparentes ?
     6 - Compteur de la voiture en miles ou en kilomètres ?
     7 - Boite automatique ou manuelle ?

Enfin, pour assurer le coup :
     8 - Faire venir un mécano pour vérifier que tout baigne...

BON COURAGE !!


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